Les juifs d`Alger

 

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La création d’Alger remonte aux phéniciens : c’est Icosium, un petit port fortifié où les juifs s’installent au 3ème siècle. Ce n’est qu’au Xème siècle que Icosium s’agrandit et devient une nouvelle grande ville : El Djézaïr.

Les juifs s’y établissent en une communauté très organisée qui établit des liens très fructueux avec les communautés de Béjaïa et Tlemcen.

Au début du XIIème siècle, la culture juive d’El Djézaïr se rattache directement à celle de Tlemcen.

Il faudra attendre le XIVème siècle et l’arrivée des juifs espagnols pour constater un essor nouveau dans la vie intellectuelle et spirituelle de la communauté.

En accueillant en 1391 Isaac Ben Chéchet Barfat dit Ribach, né en 1326 à Barcelone, et Simon et Salomon Ben Semah Duran, Alger devient le principal centre du judaïsme africain.

Enterré au cimetière de Bab El Oued, la tombe de Ribach fut un lieu de pèlerinage et de dévotion. En 1800, ses ossements furent transférés à St Eugène où ils sont toujours.

C’est de l’arrivée des Mégorachim, ces exilés venus d’Espagne, que date la coutume du port du béret ; jusque là les Tovachim, ou encore Yaoue el Arab (les juifs arabes) s’entourent la tête d’un voile. Cette coutume s’observait encore dans certaines familles juives au début du siècle, le shabbat qui suit un mariage.

 

En 1516, Baba Aroudj (Barberousse), un pirate grec passé au service des turcs, fait d’El Djézaïr la capitale du territoire qu’il contrôle et qu’il place sous l’autorité de l’empire ottoman. Les juifs livournais ou juifs francs, s’installent à Alger ; ils vont régenter les activités économiques des quinze mille juifs de la ville. Ce sont principalement les Busnach, Seror, Bouchara, Cohen-Bacri, Aboucaya, Bacri.

Les grands rabbins comme Rabbi Benjamin Duran, Rabbi Aboulker, Rabbi Siboun, Rabbi Moatti, ou Rabbi Tubiana, impriment de leurs influences les activités religieuses. Les grands négociants juifs algérois n’hésitent pas à se déplacer : en 1823, Nathan Bacri possède sept maisons à Marseille.

 

En 1830, la population juive d’Alger est de cinq milles personnes.

 

Les quelques familles aisées ont un bon niveau de vie, se logent dans des appartements cossus, à St Eugène et à Mustapha, sur les hauteurs de la ville : à El Biar, ou dans la vallée des Consuls.

Les juifs pauvres habitent en bas de la casbah, et gagnent péniblement leur vie.

Les français percent deux rues dans la ville juive : la rue de Chartre et la rue de la Lyre, qui deviendra le grand axe du quartier et son centre commercial.

 

 

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